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Le futur chef de la FINMA rattrapé par son passé

veröffentlicht am Freitag, 18.09.2015

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Le futur chef de la FINMA rattrapé par son passé

FinancesLa faillite d’ISL, ce géant du sport qui avait graissé la patte de la FIFA, colle aux basques de Thomas Bauer.

«Thomas Bauer n’est pas la personne que l’on attendait à la présidence de la FINMA (Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers). Ce n’est pas le Messie que nous présente le Conseil fédéral!» assène le conseiller national Roland Rino Büchel (UDC/SG). «Ses activités passées sont incompatibles avec son nouveau poste», ajoute Fabian Molina, le président de la Jeunesse socialiste. «Sa nomination dans un organe très sensible, la FINMA, m’a étonnée, parce qu’on le connaît peu dans notre canton. Je sais juste qu’il est juge UDC», note pour sa part Elisabeth Schneider-Schneiter (PDC/BL).

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à peine nommé par le Conseil fédéral, Thomas Bauer, le successeur de la Genevoise Anne Héritier-Lachat à la présidence de la FINMA, doit affronter des vents contraires. Le 1er juillet, en annonçant son choix, le Conseil fédéral a loué «l’expertise avérée et le parcours professionnel» du Bâlois. Une pluie de louanges qui a eu l’effet d’une douche froide pour certains créanciers d’International Sport Leisure (ISL).

ISL? C’est l’histoire de la deuxième plus grande faillite de Suisse après Swissair, survenue en 2001 à Zoug sur fond de corruption de fonctionnaires de la FIFA. A l’époque, Thomas Bauer travaille pour Ernst & Young, il est nommé liquidateur par les créanciers de la firme.

L’affaire, méconnue en Suisse romande, s’avérera tentaculaire et aura un retentissement mondial dans la presse spécialisée. Car ISL, société de marketing sportif qui détenait les droits de diffusion TV des Coupes du monde de football 2002 et 2006, est soupçonnée dès son dépôt de bilan d’avoir détourné de l’argent, mais aussi versé des pots-de-vin à des fonctionnaires de la FIFA. On parle de plus de 100 millions de francs.

En 2008, six dirigeants d’ISL comparaissent devant la justice. Jean-Marie Weber, ancien président d’ISL, un proche de Sepp Blatter, reconnaît l’existence de «commissions» versées à des «décideurs du monde sportif». Au final, trois des six prévenus sont condamnés. Mais, les noms des corrompus de la FIFA ne seront jamais tous dévoilés, un arrangement à l’amiable ayant été conclu entre le Ministère public zougois et la FIFA.

Un marché controversé

Et Thomas Bauer dans tout cela? Lui aussi conclut un arrangement avec ce même Jean-Marie Weber, président d’ISL, en 2004, avant le procès. Ce deal reste aujourd’hui énigmatique: en échange d’un paiement de 2,5 millions de francs pour rembourser les créanciers d’ISL, aucun fonctionnaire du football ne sera poursuivi.

Pourquoi ce marché? Y a-t-il eu des pressions extérieures? Thomas Bauer a-t-il ainsi défendu au mieux les intérêts des créanciers? Quel regard porte-t-il aujourd’hui sur cette affaire? Nos questions resteront sans réponse. Contacté, Thomas Bauer indique ne pas pouvoir s’expliquer sur un mandat passé. Il renvoie au cabinet d’audit financier Ernst & Young. Au siège central de Zurich, on affirme que ce n’est pas Thomas Bauer, mais Ernst & Young, qui a conclu l’arrangement de 2004. On souligne aussi que le comité de créanciers avait accepté le deal qui a été mené de manière régulière.

Mais certains créanciers sont aujourd’hui amers. Après quatorze ans, la faillite d’ISL est bientôt close. Or, d’après le décompte final que nous nous sommes procuré, datant de juillet dernier, seuls 2,8% des créances seront remboursées, alors qu’aucun des dirigeants de la FIFA qui ont perçu des commissions à l’époque n’aura été inquiété. Le conseiller national Roland Rino Büchel (UDC/SG) fait partie des créanciers les plus remontés. Alors, quand il a appris la promotion de Thomas Bauer à la FINMA, il a été pour le moins surpris: «Pourquoi le propulser de la 4e ligue à la Ligue des champions?» «C’est le pire profil pour rétablir la confiance dont la FINMA a besoin», estime encore le président de la Jeunesse socialiste, Fabian Molina, dénonçant aussi «une attitude très conciliante de Thomas Bauer vis-à-vis des banques».

Mais le Conseil fédéral fait visiblement toute confiance au juriste expérimenté. Thomas Bauer aurait en effet été choisi «à la suite d’un long processus de recherche et d’évaluation».

(24 heures)

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